Le comportement de l'éclair du flash
Le comportement de l'éclair du flash
Le flash est fait pour éclairer. Et pourtant sa lumière semble avoir peur de s'avancer vers l'obscurité. Par exemple, pour une photo de trois personnes, il peut y avoir une différence notable d'éclairement entre elles. La différence est encore plus dramatique en extérieur, la nuit. Comment expliquez-vous ce curieux phénomène ?
● La lumière du flash obéit à la même loi que la lumière de n'importe quelle autre source. C'est la loi du carré inverse. Cette loi stipule que, lorsque la distance entre un sujet illuminé et une source lumineuse double, l'intensité de celle-ci se réduit au quart. Autrement dit, l'intensité d'une source varie comme le carré de la distance la séparant de l'objet éclairé. La loi du carré inverse est responsable du défaut classique des photos de groupe réalisés par les amateurs non avertis : les personnes les plus proches du flash ont le visage ressemblant à du plâtre tandis que celles qui sont les plus éloignées sont noires comme des nègres. Cette différence d'éclairement est d'autant plus marquée que le groupe se trouve plus près du flash.
● Lorsque vous déplacez un sujet de 2 m à 4 m d'une source (vous multipliez la distance par 2), la lumière de la source deviendra 4 fois moins puissante (2 exposant 2 = 4). Déplacez le sujet à 6 m maintenant (la distance est multipliée par 1,5), et la lumière deviendra 2,25 fois moins puissante (1,5 exposant 2 = 2,25). Déplacez le sujet encore une fois, à 8 m (la distance est multipliée par 1,333), et la lumière deviendra 1,776 fois moins puissante (1,333 exposant 2 = 1,776). Que remarquons-nous ? Les indices de perte de puissance de la lumière ont varié de 4 à 2,25 puis à 1,776, alors que, à chaque fois, le sujet a été éloigné de 2 m de la source. Cette constatation est très instructive : elle montre que la chute de l'intensité lumineuse est d'abord brutale puis devient de plus en plus modérée avec l'éloignement. Quant à la chute dramatique de l'intensité lumineuse en extérieur, il faut savoir que l'absence de murs réfléchissants à proximité du sujet en est responsable.
● Conclusions pratiques :
- Il faut toujours penser à soigner ou à éliminer le premier plan trop proche du flash, qui court toujours le grand risque de surexposition. Un fond quelque peu sombre est facilement acceptable, mais rien n'est moins esthétique qu'un premier plan surexposé.
- Pour éclairer régulièrement au flash un groupe, disposez les gens plus ou moins sur un même plan, de façon à permettre à chacun d'être à peu près à égale distance du flash. S'il vous est impossible de les arranger comme vous souhaitez, grimpez sur une chaise et dirigez l'éclair "dans le tas" - la lumière sera plongeante.
- Eloignez le flash le plus possible du groupe à photographier. Cela veut dire que vous aurez à vous reculer, à moins que vous ne possédiez un flash détachable. Avec un appareil à objectif fixe, le recul rendra les personnages nécessairement plus petits sur l'image ; c'est un prix à payer. Mais avec un appareil plus perfectionné, vous pourrez conserver le même cadrage en utilisant un petit téléobjectif ou un zoom.
- Si possible, dirigez l'éclair vers le plafond ou vers un mur ou un panneau blanc neutre : l'éclairage sera beaucoup plus doux et plus homogène parce que mieux réparti en profondeur.
- Arrangez-vous pour avoir des surfaces réflexives près des personnages les plus éloignés du flash. La lumière réfléchie compensera ainsi l'affaiblissement de l'éclair dû à l'éloignement et rétablira l'équilibre d'éclairement entre le premier plan et l'arrière-plan.
- Enfin, on peut résoudre le problème de la chute de l'intensité lumineuse en adoptant l'éclairage multiple, technique que nous étudierons ultérieurement.
● Les observations et conseils ci-dessus s'appliquent à toute sortes de flashes. En ce qui concerne les flashes automatiques et ceux fonctionnant avec le système autofocus (mise au point automatique), deux autres précisions s'imposent :
- En extérieur, ou dans un endroit sombre très vaste, le flash utilisé en automatisme se voit obligé d'éclairer correctement le champ entier, ce qui conduit à l'inévitable surexposition du sujet principal, surtout lorsque celui-ci est relativement petit et excentré. Le seul remède au mal consiste à cadrer très serré, de sorte que le sujet principal occupe presque la totalité du champ. Cette précaution s'applique également, bien entendu, aux compacts dont le flash intégré est à puissance variable.
- En mode autofocus, le flash cherche toujours à bien exposer l'élément sur lequel le point est fait, en surexposant les éléments en avant et en sous-exposant ceux en retrait de l'élément principal. Adoptez donc un point de prise de vue qui élimine les premiers plans inutiles.
Il semble que la lumière solaire n'obéit pas à la loi du carré inverse puisque deux objets placés à une distance de 20 mètres l'un de l'autre par rapport au soleil semblent recevoir le même éclairement. Comment expliquez-vous cela ?
● La lumière de la source solaire obéit à la même loi que celle de toute autre source. L'exemple que vous citez est en fait une confirmation de la loi du carré inverse. En effet, le soleil, situé à 150 millions de kilomètres, est tellement éloigné de notre planète que l'affaiblissement de son rayonnement ne peut plus se remarquer pour une vingtaine de mètres de différence. Mais cette même lumière solaire, lorsqu'elle pénètre par une fenêtre dans une pièce sombre, perd rapidement de son intensité et cette chute de sa puissance peut très bien se constater à l'oeil nu. C'est parce que, cette fois-ci, la fenêtre elle-même et non plus le soleil fait office de source lumineuse. Le trou du diaphragme se comporte, lui aussi, en source de lumière ; et c'est pourquoi le f/8 sur un objectif grand-angulaire est beaucoup moins grand que le f/8 sur un téléobjectif de 600 mm, la différence de taille s'expliquant par le trajet plus long que la lumière doit effectuer dans la focale du téléobjectif.
● Réitérons un conseil pertinent : lorsque vous photographiez au flash un sujet étalé en profondeur (un groupe de personnes, par exemple), éloignez-vous-en le plus possible afin de rendre le décroissement de l'intensité de l'éclair moins brutale et moins perceptible, évitant ainsi de surexposer outrageusement les premiers plans et de sous-exposer tout aussi outrageusement les arrière-plans.
Citations
Ce qu'on donne aux méchants, toujours on le regrette (La Fontaine).
Car, vois-tu, chaque jour je t'aime davantage, Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain (Rosemonde Gérard).
Cinq notes de musique, mais nul n'a entendu toutes leurs variations ; cinq couleurs, mais nul n'a jamais admiré toutes leurs nuances ; cinq saveurs, mais nul n'a goûté tous leurs mélanges : arts inépuisables comme le cours des fleuves (proverbe chinois).
Un pied vaut mieux que deux béquilles (proverbe anglais).
Car, vois-tu, chaque jour je t'aime davantage, Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain (Rosemonde Gérard).
Cinq notes de musique, mais nul n'a entendu toutes leurs variations ; cinq couleurs, mais nul n'a jamais admiré toutes leurs nuances ; cinq saveurs, mais nul n'a goûté tous leurs mélanges : arts inépuisables comme le cours des fleuves (proverbe chinois).
Un pied vaut mieux que deux béquilles (proverbe anglais).