Bélier brun

Le Bélier brun

● Le Bélier brun est obsédé par la poursuite du gain. La plupart de ses actions ne sont entreprises que si elles lui permettent d'en tirer quelque profit. Le drame pour lui, c'est qu'il situe presque toujours le profit au plan matériel ; en d'autres termes, c'est l'argent qui se trouve au centre de ses préoccupations. Il devrait, pour connaître un peu la paix, élargir sa notion de profit pour englober l'estime de ses collègues, la bonne entente avec ses voisins, l'affection des siens, etc.

● Quoi qu'il en soit, c'est toujours le profit qui est le moteur de sa vie. Chaque jour le Bélier brun se lance éperdument dans les affaires. Il est toujours pressé, n'ayant ni le temps de manger ni le temps de reprendre son souffle, bousculant tout le monde sur son chemin. Il lui est impossible de s'arrêter, ne serait-ce qu'un bref moment. Il considère les week-ends et les vacances annuelles comme du temps perdu ; ces périodes de repos forcé le plongent souvent dans la morosité, la mélancolie et l'ennui, car il n'a jamais appris à vivre avec lui-même, à faire autre chose que de gagner de l'argent, à profiter de ses loisirs pour embellir sa vie et celle des autres.

● Nous voyons que le Bélier brun est prédisposé à la dépression nerveuse et aux ulcères d'estomac. Le jour où sa santé délabrée l'obligera à quitter le monde des affaires pour une période plus ou moins longue, une catastrophe sera à craindre.

● La course effrénée au profit fait que le Bélier brun éprouve la plus grande difficulté à gagner l'amitié et l'affection des autres. Il souffre énormément de l'isolement sentimental. Pour briser les barrières, il réagira maladroitement, pensant que tout le monde a un faible pour l'argent. Il inondera de ses richesses ceux dont il veut gagner le coeur. Mais quand saura-t-il que l'amour véritable ne s'achète pas ? Ses déceptions lui donneront un insupportable sentiment d'impuissance. Au pis, il pourrait se faire tondre par d'autres profiteurs.

● Le Bélier brun aura intérêt à acquérir une vue équilibrée de la vie dès sa prime jeunesse. Il doit se dire que l'argent ne peut tout acheter et reste inopérant devant la plupart des belles choses du monde. Le sourire angélique d'un enfant, le spectacle touchant d'un crépuscule d'automne, le chant joyeux d'un rossignol, le regard chargé de tendresse d'une femme... tout cela procure des joies ineffables qui n'ont rien à voir avec les richesses mais que les gens rapaces et toujours pressés ne peuvent savourer. Confucius disait: "La joie est en tout ; il faut savoir l'extraire." Il ne disait pas que l'argent est indispensable à la joie.